Michel Butor regarde Konrad Witz

Publié le par Gwilherm Perthuis

Conrad Witz de Michel Butor[1]

 

1 La rusticité des visages, la massivité des corps

 

 

2 Les gemmes sur les auréoles des rois mages, sur la mitre et les bijoux de l’évêque, sur la bordure du manteau de St Barthélemy, la goutte de sang sur son couteau.

 

 

3 Le bleu du ciel dans la fenêtre de la Synagogue à demi fermée d’un volet, sombre en haut, s’éclaircissant, de plus en plus vert en descendant ; les caractère hébraïques sur les tables qu’elle maintient.

 

 

4 L’ombre portée de la vierge et de l’enfant sur l’angle de la maison au-dessous des superbes gravats ; partout la décrépitude rigoureusement propre des constructions ; le fait que les auréoles n’ont pas d’ombres.

 

 

5 Les statues, celle des anges sur le trône de la Vierge , celle de David dans sa niche, celle de Salomon dans la sienne.

 

 

6 La duplication des personnages.

 

 

7 Les reflets de l’armure de Sabobaï.

 

 

8 L’or damassé des fonds ; le battant de la porte Dorée, les patoches de Joachim, les pieds en général, les cailloux.

 

 

9 Dans le St Christophe, l’agrandissement considérable de la chapelle et de la maison dans le miroir du fleuve. L’effervescence chinoise des rochers dans le lointain sur les eaux. Le sourire du géant tandis que son bâton se brise.

 

 

10 La pêche miraculeuse :      1l’auréole du Christ à aigrettes rouges,

 

 

                                               2 les bulles,

 

 

                                               3 les vaguelettes,

 

 

                                               4 les herbes chevelues,

 

 

                                               5 cubes indiquant la matière, pierreuse de la montagne,

 

 

                                               6 la foule des sommets neigeux,

 

 

7 St Pierre à la fois dans la barque et dans l’eau, son reflet sur un reflet,

 

 

8 la mince cavalcade sur l’autre rive,

 

 

9 le mouvement huileux de la barque,

 

 

10 le mouvement des poissons dans le filet qu’enveloppe celui des reflets. Pêcheurs d’hommes.

 

 



[1] 1969, BUTOR Michel, L'Arc

Publié dans konradwitz

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